Dans une grande ville d’un pays en guerre, un spécialiste de l’interrogatoire accomplit chaque jour son implacable office. La nuit, le colonel ne dort pas. Une armée d’ombres, les fantômes de ses victimes, ont pris possession de ses songes. Dehors, il pleut sans cesse. La Ville et les hommes se confondent dans un paysage brouillé, un peu comme un rêve – ou un cauchemar. Des ombres se tutoient, trois hommes en perdition se répondent. Le colonel, tortionnaire torturé. L’ordonnance, en silence et en retrait. Et, dans un grand palais vide, un général qui devient fou. Le colonel ne dort pas est un livre d’une grande force. Un texte étrange et beau sur la guerre et ce qu’elle fait aux hommes. Par son dépouillement et sa densité, il tient du classique instantané. On pense au Désert des Tartaresde Dino Buzzati dans cette guerre qui est là mais ne vient pas, ou ne vient plus – à l’ennemi invisible et la vacuité des ordres. Mais aussi aux Quatre soldatsde Hubert Mingarelli.
Photographe, romancière et journaliste – un temps reporter de guerre. Son travail photographique a été notamment publié dans le Washington Postet le New York Times, et exposé en France et à l’étranger. En 2021, elle a reçu le prix Goncourt du premier roman pour Que sur toi se lamente le Tigre (Elyzad), et le prix Albert-Londres pour Les serpents viendront pour toi : une histoire colombienne (les Arènes).
EMILIENNE MALFATTO
Le colonel ne dort pas
INFOS PRATIQUES
Parution aux Éditions du sous-sol
19 août 2022
Attachée de Presse
ag@alinagurdiel.com