Bernard Chambaz a choisi de passer « sa » nuit dans le musée de Franco Maria Ricci, tout près de Parme. Franco Maria Ricci fut l’âme et la cheville ouvrière de la prestigieuse revue FMR dont Fellini disait qu’elle était « la perle noire » de l’édition. À son musée, qui rassemble ses collections d’œuvres d’art et dont la première pièce est une Jaguar, il a adjoint un labyrinthe de bambous qui est le plus grand labyrinthe au monde. C’est lui qui veille aujourd’hui, vieilli, sur ce domaine.
L’écrivain s’est lancé avec joie dans ce projet, qui lui permettait de replonger aux origines d’une passion italienne increvable. Une joie qui ne l’a pas quitté et qui irrigue ces pages pourtant confrontées à des réalités plutôt rudes. Que ce soient les tableaux d’Antonio Ligabue qui le bouleversent par un autoportrait et un tigre où se révèlent sa folie et son innocence ou les « memento mori », ces vanités qui nous rappellent « Souviens-toi que tu vas mourir », même si elles font la paire avec les Carpe diem.
Au cours de cette nuit, Bernard Chambaz croise de nombreuses vies qui tissent son récit. Celle de Franco Maria Ricci, jeune puis vieillissant, qui suscite une tendresse timide. Celle des écrivains qui lui ont donné des textes, comme Borges ou Giono et Zavattini. Celle de Donizetti dont on avait volé la calotte crânienne lors de son autopsie. Celle de Clelia Marchi, une paysanne de soixante-douze ans qui écrivit à l’encre sur le drap nuptial, après la mort de son mari, leur histoire, ou celle du bottier Ferragamo qui commença comme petit cordonnier. Celle d’une femme du XVIe siècle dont le regard est si contemporain.
On n’en finirait pas. Mais la nuit finie, il reste encore quelques surprises. Un buffle, un gisant et une postface.
Romancier, poète, historien, Bernard Chambaz a notamment reçu le prix Goncourt du premier roman en 1993 pour L’Arbre de vies (F. Bourin), le prix Jouvenel de l’Académie française et le Grand prix de littérature sportive en 2014 pour Dernières nouvelles du martin-pêcheur (Flammarion).
Bernard Chambaz
Éphémère
INFOS PRATIQUES
Parution aux Éditions Stock
16 septembre 2020
Collection MA NUIT AU MUSEE
Attachée de Presse
Vanessa Retureau
0149543660
vretureau@editions-stock.fr