FRÉDÉRIC BEIGBEDER

Un homme seul
08.01.25

Ce récit aurait pu s’intituler « Le Livre de mon Père ». Frédéric Beigbeder part à la découverte de Jean Michel Beigbeder (1938-2023), dont il fait un vrai personnage de roman, à situer entre Roger Martin du Gard et Ian Fleming : « c’était un Français qui s’est cru Américain alors qu’il était Anglais ».

Il tente de comprendre cet homme solitaire et secret, fils d’une américaine et d’un béarnais, qui se qualifiait lui-même de « solipsiste ». Une enfance dans un pensionnat militaire catholique, l’abbaye-école de Sorèze, puis après les « kapos à chapelets » de Sorèze, chez les frères marianistes de la Villa Saint-Jean à Fribourg, l’a endurci à vie. À peine majeur, il a fui son pays natal pour apprendre le management à la Harvard Business School. Au début des années 1960, il a importé en France le métier de « chasseur de têtes » (executive search), « plaçant » tous les dirigeants du CAC 40 (ou presque), durant cinquante ans. Ou les débauchant (« la guerre économique est la seule dont les déserteurs sont récompensés »). A moins que cette activité prestigieuse, le conduisant à voyager dans le monde entier et à tisser des réseaux dans toute ce que la France de l’époque comptait de « décideurs », n’ait été une parfaite couverture pour des activités d’honorable correspondant de la CIA ?

Ce tombeau d’un père brillant et absent est aussi le portrait d’une génération de jouisseurs. Ces hommes seuls que l’on appelle aujourd’hui les « boomers » ont forgé leur égoïsme pendant la Seconde Guerre mondiale. Le confort fut leur idéologie, le luxe leur utopie, le divorce leur fatalité, l’Amérique leur horizon. Ils n’étaient pas faits pour être des pères de famille. À la fois philosophe pessimiste et playboy de la jet-set, Jean-Michel Beigbeder a épousé le XXème siècle, ses plaisirs, sa mondialisation et ses errements.

Son fils contemple avec sensibilité la disparition d’un homme qui symbolise aussi l’écroulement d’un monde, et profile en creux son autoportrait au miroir de ce père si fraichement disparu, dont il peut enfin faire la connaissance…


L’AUTEUR :

Frédéric Beigbeder est écrivain, critique littéraire, scénariste, animateur de télévision et réalisateur. Il est notamment l’auteur de plus de dix romans (L’amour dure trois ans en 1997, 99 Francs en 2000, prix Interallié en 2003 pour Windows on the world, prix Renaudot en 2009 pour Un roman français).

FRÉDÉRIC BEIGBEDER

Un homme seul

INFOS PRATIQUES

Parution aux Éditions Grasset
08 janvier 2025

Attachées de Presse
ag@alinagurdiel.com
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Assistant Presse
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