À Téhéran, les mollahs essuient leurs pieds sur la bannière étoilée, quand certains d’entre eux envoient leurs enfants étudier chez « le grand Satan ». Donald Trump, lui, voulait rendre l’Amérique plus grande. L’a-t-elle jamais été ? De la guerre froide à aujourd’hui, Kometa explore le mythe et les ambiguïtés de la puissance américaine à travers les voix d’auteurs de pays en pleine transformation. Elles et ils ont grandi avec le rêve américain et se retrouvent souvent à haïr un pays qui continue de façonner leur avenir.

AU SOMMAIRE

LA GUERRE C’EST LES AUTRES
Vu d’Ukraine
Traducteur de Gandhi et de Noam Chomsky, l’écrivain ukrainien Artem Chapeye se bat aujourd’hui sur le front contre l’envahisseur russe. Et fustige ce qu’il nomme le « pacifisme abstrait » des Occidentaux.

PAPI FAIT DE LA PROPAGANDE
Vu du Bélarus

L’écrivain bélarusse Sacha Filipenko a été dénoncé par son grand-père, un vieil homme intoxiqué par les fausses nouvelles du régime de Loukachenko qui craint les « moustiques fascistes envoyés par l’Occident pour empoisonner les Russes ».

LES OLIGARQUES ONT DISPARU
ÉPISODE #2 : Mikhaïl Khodorkovski, le milliardaire déchu

Magnat du pétrole, patron de Ioukos, il a été l’homme le plus riche de Russie. Son antipoutinisme et son influence ont provoqué sa chute. Après dix ans de pénitencier, Mikhaïl Khodorkovski nance, depuis Londres, des réseaux d’opposants. Une enquête de Christophe Boltanski, tirée de la série documentaire de Paul Moreira, Poutine et les oligarques, sur France Télévisions.

RENCONTRE AVEC AI WEIWEI
Il a subi la répression et l’enfermement en Chine, au point de choisir l’exil. Aujourd’hui installé au Portugal, cet artiste dissident et iconoclaste, qui a longtemps vécu aux États- Unis, porte un regard sans illusion sur le régime de Pékin comme sur les pays occidentaux. Propos recueillis par Philippe Grangereau

COURIR APRÈS LES ÉTOILES
Vu de la Bulgarie

Quand l’URSS chute, en 1991, la Bulgarie se fragmente. Ce pays, parmi les plus à l’est du bloc communiste, se tourne alors vers les États-Unis. Près de trente-cinq ans après, l’influence russe est la plus forte. La romancière Elitza Gueorguieva se souvient des faux dollars, des Nike contrefaites, de Nirvana. Et de son grand- père qui vacille.

IL EST TROP TARD POUR ÊTRE AMÉRICAIN
Vu de la Palestine
Palestinien né à Jérusalem, Karim Kattan revient sur son « road trip » aux États-Unis et sur sa fascination-répulsion pour l’Amérique à l’heure de l’écrasement de Gaza. Avec des photographies d’ADAM ROUHANA

PASSIONS PARADIABOLIQUES
Vu d’Iran
Toute ressemblance avec des personnes existantes n’est pas fortuite. Se glissant dans la peau d’une jeune Téhéranaise de 22 ans, la journaliste franco-iranienne Delphine Minoui évoque les rêves très américains d’une jeunesse qui préfère la vie à la fabrique mortifère d’un ennemi politique. Un récit suivi d’une interview de Bertrand Badie

BALKANIFORNIA
Vu de la Bosnie
En 1963, au début de la guerre froide, le maréchal Tito et le président Kennedy se rencontrent à New York. La Yougoslavie, surnommée la « Californie des Balkans », entretient avec les États-Unis un lien étrange, en partie fantasmé, que raconte avec humour la romancière française d’origine bosnienne et monténégrine Jakuta Alikavazovic.

« LE BRUIT DE LA MORT NOUS POURSUIT, MA CHÉRIE »
Vu d’Irak
Quel est le goût du chocolat ? Un éclat d’obus est-il un jouet pour enfants ? Où aller avec l’un des pires passeports au monde, quand votre pays ressemble à une prison ? L’écrivaine irakienne Aya Mansour révèle la guerre, ses atrocités, ses stigmates, son ombre toujours menaçante.

LOGOMANIA
Vu d’Ouzbékistan
Avec sa série « Logomania », le photographe ouzbek Hassan Kurbanbaev témoigne avec ironie du déferlement des marques de luxe occidentales dans son pays. L’AMOUR, C’EST MIEUX À DEUX

Vu de Pologne
Décembre 2002, un avion se pose sur un petit aéroport polonais. À son bord, deux djihadistes capturés par la CIA. Ils seront torturés sur place avec l’accord des autorités. Que dire des relations entre les États-Unis et la Pologne, sinon que l’idylle ne se berce plus d’illusions ? Bartosz T. Wieliński, rédacteur en chef adjoint du quotidien libéral Gazeta Wyborcza, en fait le récit.

À PROPOS DE KOMETA

Créée par d’anciens membres de la revue XXI, dont Léna Mauger, rédactrice en chef, KOMETA se consacre à analyser notre monde à partir d’un nouveau regard : celui des pays de l’Est.
Une trajectoire éditoriale unique qui inscrit ses contenus dans une réflexion du temps long à la croisée du journalisme politique et littéraire.
L’engagement des fondateurs repose également sur l’hybridité de leur modèle économique qui s’appuie sur deux leviers :
– Un modèle classique : la vente de la revue en librairie ou par abonnements, renforcée par des campagnes de dons numériques
– Des actions philanthropiques en vue de soutenir financièrement et d’accompagner des artistes/auteurs menacés et en exil

Ses cinq fondateurs et fondatrices sont basés entre Florence, Genève, Marseille et Paris.

Léna Mauger est journaliste, directrice de collection aux Éditions Stock. Elle a été rédactrice en chef de la revue XXI et de 6Mois. Elle est la rédactrice en chef de Kometa.

Perrine Daubas est spécialisée dans le développement des médias et des ONG. Elle a été directrice du développement et de la communication de Reporters sans frontières, directrice exécutive de la revue La Déferlante. Elle est directrice générale de Kometa.

Serge Michel est journaliste et rédacteur en chef du média suisse Heidi. news. Prix Albert Londres, il a créé le Bondy Blog et a été directeur adjoint du Monde. Il est le directeur de la publication de Kometa.

Paolo Woods est photographe et réalisateur. Fondateur du collectif Ri- verboom, directeur artistique du festival Cortona the Move, son travail est publié dans la presse internationale. Il est le directeur photo de Kometa.

Grégory Rozières est journaliste et pilote des projets d’innovation éditoriale au Temps. Il est directeur du développement numérique de Kometa.