Il se demandait à quoi devait ressembler un roman du bodybuilding ? À quoi ressemblerait une prose sous stéroïdes ? Gonflée, boursouflée, hypertrophiée ? À la fois ronde et tendue, symétrique et structurée ? Ou bien répétitive et crescendo ? Toute en puissance lourde ou à l’inverse, en mouvements rapides et légers, contrôlés ? Nue ? Après avoir fait un texte de son corps, écrit avec ses muscles et sa chair un poème de la force virile, il lui fallait trouver le langage qui écrirait le roman du corps.
Entre 1975 et 1985, dans le monde entier, Mike Mentzer incarna l’homme idéal – un corps spectaculaire, en ce qu’il joignait la perfection des formes classiques et la promesse d’une surhumanité nouvelle. Il fut l’un des monstres sacrés d’une jeune discipline, le bodybuilding. Avec cette faculté inédite d’être aussi écrivain, théoricien et philosophe. Aujourd’hui encore, ils sont des milliers à tenter de percer son énigme, à vouloir comprendre pourquoi Arnold Schwarzenegger jura sa perte – et même, s’il en fut la cause. Monsieur Amérique nous fait entrer dans la peau de ce personnage hors du commun pour conter son épopée et celle d’un pays en crise. C’est un roman du masculin, construit et déconstruit, de la chair et de la fonte, un roman du rêve américain et du crépuscule qu’il portait, peut-être, déjà, en germe.
L’auteur
Nicolas Chemla a publié Luxifer, pourquoi le luxe nous possède (Séguier, 2014) et Anthropologie du boubour (Lemieux, 2016).
MONSIEUR AMERIQUE
Nicolas Chemla
INFOS PRATIQUES
Éditions Séguier
parution le 03.01.19